A propos

Ma mère me racontait que durant mon enfance

J’avais environ 4 ans et je suis arrivée avec un dessin que je venais de faire.  J’avais intitulé « Malgrétout » ma production artistique.  Je ne savais pas écrire bien sûr mais j’aimais déjà les mots et j’avais choisi ce mot pour un bonhomme avec une grosse tête posée sur deux jambes.  Vaguement je me souviens qu’il représentait pour moi un grand manitou…donc un « MalgréTout » !

Plus tard, vers 8 ans

J’allais lui porter des petits messages écrits sur un bout de papier pour lui poser des questions gênantes et je me sauvais en courant.  Écrire me semblait déjà une façon plus claire et plus facile pour communiquer que de parler de vive voix.  Donc si j’étais trop gênée je n’avais qu’à écrire pour exprimer ce que j’avais à dire.

Ensuite à la dernière année du primaire

La professeure Mademoiselle Micheline Hébert qui n’avait que 22 ans à peine, nous sortait de notre zone de confort pour nous aider à découvrir nos forces et nos talents.  Le mien c’était l’écriture.  Pour le journal de l’école dont nous nous occupions j’étais souvent solliciter par mes compagnes de classe pour composer un texte plus difficile ou différent. On me disait que j’écrivais bien et que j’avais de l’imagination, ça me plaisait beaucoup et moi je me disais que je ne me forçais pas vraiment pour y arriver.  C’était plutôt facile et surtout j’adorais écrire… n’importe quoi.

Quelques années plus tard durant l’adolescence

J’écrivais à mon amoureux du temps de longue lettre dans lesquelles je racontais ma journée, mes pensées et tout ce qui me passait par la tête.  J’écrivais à un cousin et une cousine aussi.  J’aimais l’échange épistolaire qui s’installait entre moi et mes correspondants.  Mais c’était en 1970 et cette méthode, maintenant désuète, de communication était plus courante que maintenant !  Aussi à cette époque ma sœur Hélène m’a introduit à la lecture, j’ai adoré et j’ai commencé à penser que ça serait fantastique si je pouvais moi aussi écrire des histoires.

Et puis, vers 2011

Mon mari sachant que j’aimais écrire (et de plus il me trouvait bonne, je me disais que c’était parce qu’il m’aimait) m’a offert un atelier d’écriture dans la ville voisine à tous les samedi matin.  J’ai été conquise par les ateliers.  J’en ai suivi quatre et à chaque fois c’était génial avec l’animatrice qui nous guidait toujours avec respect dans la bonne direction.  J’ai composé plusieurs textes dont j’étais moi-même surprise et c’était moins engageant à faire lire à mes amis et ma famille.  Ce n’était que quelques pages pas un roman complet dans lequel j’aurais pu me planter.  J’ai évolué dans le processus d’écrire et j’ai compris que lorsqu’on a la passion le reste est secondaire.

Dans les années qui ont suivies

J’ai fait plusieurs amorces d’histoires, j’avais plein d’idées.  J’avais les idées pour créer un roman complet mais je ne savais pas comment faire ni comment débuter et terminer.  Le désir demeurait bien présent mais sans se concrétiser.  Quand Armand mon beau-père est décédé mes sœurs m’ont demandé de composer une adresse à son attention pour lire à ses funérailles.  Tout le monde a aimé.  J’avais laissé parler mon cœur et je voulais vraiment que ce message soit digne de la bonté et de la sagesse que cet homme avait toujours eue envers nous tous.  Je venais tout à coup de saisir l’Essence d’un texte.  Ce n’est pas la forme mais le fond qui fait toute la différence.

J’ai écrit dernièrement un texte

D’une page et demie sur le déroulement de la journée que ma sœur Francine et moi avions passée lorsque nous avons transféré ma mère Alzheimer de sa résidence vers un centre d’accueil.  J’y ai décrit notre état d’esprit, nos émotions et l’attitude déstabilisante de notre mère envers son déménagement.  Je ne le faisais pas dans un but de raconter une histoire.  Je voulais seulement que mes autres sœurs et mon frère sachent ce qui s’était passé lors de cette pénible journée.  Tous ceux qui l’ont lu ont été touchés et m’ont dit que c’était très beau ce que j’avais écrit.  Plusieurs ont été profondément émus jusqu’aux larmes. Et moi qui ne voulait pas les impressionner, juste les informer.  Encore une fois j’ai saisi le message derrière ces compliments : j’avais écrit avec mon cœur et mes tripes et c’est ce qui allait les chercher, les rejoindre.

Durant ce temps

Le 26 décembre 2006 j’ai commencé à lire un livre que j’avais demandé en cadeau de Noël : The Right to Write de Julia Cameron.  Elle proposait d’écrire 3 pages 8 ½ x 11 de tout ce qui nous passait par la tête à tous les matins pendant 4 mois.  Il y avait des exercices intercalés à faire à chaque semaine.  Ça pouvait être pour réaliser la distance parcourue, faire un retour en arrière, consolider notre confiance…Le but était « d’écrire » et d’en prendre l’habitude en s’appliquant pour y faire une place régulière, quotidienne.  J’ai commencé le 15 janvier 2007 et j’ai terminé le 11 mai 2007 :  j’avais devant moi pas moins de 302 pages écrites à la main!!!  J’étais époustouflée…l’exercice m’avait beaucoup plus mais ce n’était pas un roman.

En 2010, j’avais du temps libre

Au travail et j’ai eu envie d’écrire un livre sur mon cheminement et sur le développement personnel.  Je n’avais aucune expérience préalable ni aucun cours ou formation dans ce sens.  C’était tout nouveau pour moi et je ne pouvais pas compter sur le support de mon entourage non plus car ils écrivaient un mot de temps en temps dans une carte de souhait tout au plus.

J’ai donc commencé

à partir de zéro en écrivant mon histoire comme ça venait.  Pour un peu me guider j’ai pris exemple dans un livre que j’avais lu en 1984 « Pourquoi Pas Le Bonheur ? » /Ou l’art de vivre heureux par la pensée positive de Michèle Morgan une québécoise qui expliquait entre autres son processus d’écriture.  Je l’ai appliqué et cela a bien fonctionné.  J’avais plusieurs chapitres, un titre, un bon plan général et j’étais même assez fière d’avoir tant écrit.  C’était une découverte, j’étais capable par moi-même, tout simplement.  Je me voyais humblement déjà le publier avec un peu de succès.  Il y avait pourtant beaucoup de failles : pas de calendrier attaché donc pas de temps déterminé alloué à l’écriture et de date de fin.  Non plus de connaissance de publication ou de tout ce qui y touche.

Et c’est là à ce moment si près de la coupe aux lèvres

rendu là, que j’ai fait une grosse faute : j’ai présenté mon manuscrit non-terminé à un ami et à ma famille.  Ce n’était pas une bonne idée.  Mais je voulais avoir l’opinion de mes proches pour m’assurer que je m’en allais dans la bonne direction.  Leurs critiques positives ou négatives pourraient certainement m’aider et m’améliorer que je me disais.  Je me suis trompée.  Après quelques critiques mitigées et à peine aidantes, je me suis découragée et je n’ai rien écrit par après.  J’ai laissé mon document dans l’ordinateur et il y est encore.  Je sais à présent que l’on ne peut pas plaire à tout le monde mais à beaucoup quand même.

Gagner en confiance et en assurance

je dois y arriver car je n’en peux plus de procrastiner.  Mon livre personne ne l’a encore écrit.  Je suis consciente que ça me prend de l’appui pour avancer, un engagement officiel et publique devant des gens qui peuvent m’encourager ou même me juger.  Ça fait partie de la « game ».  Cette épreuve devient mon tremplin pour devenir bloggeuse professionnelle.

Diane Gingras 🙂