L’ARBRE

L’ARBRE

28/01/2019 0 Par Diane Gingras

PREMIÈRE PERSONNE AU MONDE

Dans ce jeu d’écriture imaginez que vous êtes la première personne au monde à voir un arbre! Vous devez écrire un court texte relatant votre découverte. Attention, il y a une consigne : ne pas utiliser le vocabulaire de l’arbre. Par exemple feuille, tronc ou racine.

TOUT CE QUI VOUS VIENT À L’ESPRIT

Ce sont donc les prémisses avec lesquelles vous allez inventer une histoire.

Comme j’ai fait, sans plus tarder ou vous questionner, lancez tout ce qui vous vient à l’esprit sur une feuille blanche.

1- Les bras pour les branches, les sons des fleurs, musique, les oiseaux, les insectes. Tout ça touche à la forêt.

2 – En poussant plus loin, les arbres peuvent être un médicament et utiles pour bâtir. Et d’une certaine façon, ils sont similaires au corps.

3 – L’arbre-dieu, indigène qui nous protège de la pluie, du soleil, du vent. Les cheveux seraient les feuilles.

4 – Dans la nuit ils ressemblent à des fantômes, des squelettes.

5 – La voix des arbres qui murmurent, deux arbres qui se parlent. Je parle à l’arbre, il me répond.

6 – Je vois sa posture, sa taille, sa hauteur, son inclinaison et sa tension. Il est silencieux, il se repose la nuit.

Je comprends que cette histoire peut vous sembler étrange. Entrez dans le jeu. Laissez aller votre imagination. Soyez entraînés par ces évènements impossibles devenus vrais le temps d’un conte. Comme lorsqu’on rêve…

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MON ARBRE

«BONJOUR!»

«Bonjour!» Il ne me répond pas. Hum! peut-être qu’il est sourd ou muet. En tentant un geste pour le toucher, je lui fais mon plus beau sourire. On dirait qu’il semble aimer ça. Car tout en haut de son énorme corps, ses longues extensions bougent en signe de réponse. Je tend l’oreille et perçoit un petit sifflement. Comme un souffle doux à travers une flûte de pan. Peut-être qu’il chante.

Toutefois, je ne sais pas si je l’importune. Il ne parle pas, du moins pas mon langage. Par contre c’est vraiment étrange. Une chose si belle devrait communiquer. J’ai plein d’interrogations à son sujet. J’examine du regard ce qui semble recouvrir son corps tout en restant à distance.

JE SUIS PRUDENTE

Je reste dans un espace sécuritaire, je suis prudente. Mon «nouveau-futur ami» (je l’espère) ne bouge pas d’un iota. Donc je crois bien que je peux m’approcher un peu plus sans danger. Ok, quelques pieds plus près. À ma grande surprise, je reste aussi immobile que lui et solidement attachée au petit espace que mes pieds occupent.

J’en profite pour l’admirer encore. Qu’il est beau et si grand dans sa hauteur majestueuse, je suis impressionnée. J’aime ses couleurs chatoyantes. Elles ravissent mes yeux ainsi que sa forme qui est si belle les bras grands ouverts.

J’EN SUIS INCAPABLE

Le moment est venu. Je veux à tout prix m’approcher mais j’en suis incapable. Un vent du sud arrive en douceur pour le faire balloter comme s’il dansait avec lui. Le vent doit être son ami. Parce qu’ils semblent bien s’entendre, même se connaître. La situation est touchante, je suis émue. À ce moment-là, je décide que l’observer sera la meilleure méthode pour communiquer.

Forêt vivante et mystérieuse

JE VAIS GUETTER

C’est ça, je vais guetter tous ses amis et leur demander qui il est. Oui, oui eux doivent bien le savoir. Il y a un oiseau bleu sur sa tête. Le petit volatile chante, il est heureux. C’est sûrement un autre ami. La gentille petite bête s’envole vers moi. Parfait je vais pouvoir lui parler. Et sur ma frêle petite tête, il vient se poser avec délicatesse. Par malheur il n’y demeure qu’un minuscule moment et s’éloigne sans plus. À coup sûr il avait l’air plus content sur l’autre créature que sur moi.

PARTI TROP VITE

Son ami ne m’a pas parlée, il est parti trop vite. En fait, c’est plutôt compréhensible. Mais oui, cet être qui est devant moi est grand et fort tandis que moi je suis petite et faible. Non, je ne suis pas jalouse mais plutôt déçue. Cela n’empêche pas que je veux communiquer avec mon environnement. Entre autres avec cet être que j’admire et qui est bien nouveau pour moi.

MALGRÉ TOUT

Malgré tout, je vais respirer un bon coup et me détendre au soleil. Peut-être boire un peu d’eau de pluie. Pout l’instant, je vais attendre et rester là. En espérant avoir enfin une bonne conversation avec lui.

Houlà!! Son ombre s’allonge vers moi, on dirait qu’il se penche dans ma direction. Maintenant j’ai un frisson, une petite peur. Et tout à coup, une voix caverneuse mais pleine de sagesse sort de je ne sais où me fait sursauter. Elle fait son chemin à travers la courte distance qui nous sépare.

Le mystérieux personnage me dit : «Cher ami, tu es un petit arbre qui vient de naître. Ne t’en fais pas, tu deviendras grand et fort comme moi un jour». Depuis ce temps, je sais!

INVENTER UN CONTE

C’était ma petite histoire. Par cette exemple je veux vous prouver que n’importe quel sujet peut être utilisé pour inventer un conte, une nouvelle ou même un roman. Il suffit de laisser aller les idées pêle-mêle. Et d’aller piger dedans au besoin. Cet exercice met en branle et renforce «les neurones de l’abstrait».

AMUSEZ-VOUS

Des jeux d’écriture comme ceux-là sont une bonne pratique pour se connaître plus. Et en même temps, pour voir ce qui sort spontanément de notre cerveau. Amusez-vous et entraînez-vous comme lors d’une séance au gym. Encore mieux, faites-le de façon continue pour obtenir des résultats encourageants.

Écrivainement vôtre

Diane Gingras

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